Un autre
espion, appelé Étienne V. Mentor, créole de la Martinique résidait à
Saint-Domingue à la fin du 18ième siècle. Cet homme habitait dans
l’île depuis belle lurette. Pour Mentor, le départ des Français représentait un
gros malheur pour les Haïtiens. Ce départ croyait-il, avait réduit le pays à un
État de Barbarie. Comme, il était éduqué, il se comportait dans le pays comme
un savant par rapport aux Haïtiens et il avait le vertige comme nombres
d’intellectuels, car il aspirait à être président du pays. Il prenait souvent
plaisir, affichant une incomparable fierté, à parler de la France en
ridiculisant la révolution haïtienne. La mission de Mentor n’était pas très
différente de celle d’autres traîtres tels Ducoudray…Mentor se mit à flatter
bassement Dessalines. L’empereur se laissa prendre à son jeu, car il admirait
son verbe de grand orateur. Ce menteur disait souvent, de façon à gagner
l’admiration de l’empereur, que c’était à cause de sa couleur noire qu’on
l’avait chassé du Conseil des Cinq-cents
lorsqu’il fut député au parlement de France, avant son retour en Haïti.
Étienne Victor Mentor se considérait comme un Don Quichotte en Haïti, d’autant plus qu’il s’était marié à une Blanche. La présence de Mentor fut certainement un moyen pour détourner les masses populaires de la révolution, en prenant soin de dénigrer et de calomnier le principal chef de la révolution. Tel était l’objectif primordial de la France. Il s’agissait en fait d’une stratégie à long terme grâce à laquelle le gouvernement français espérait s’infiltrer peu à peu au sein de tous les secteurs de la société haïtienne pour parvenir ainsi à la diviser. Toutes les manœuvres auxquelles se livrait Mentor en Haïti entraient dans le cadre de la déstabilisation du gouvernement de Dessalines. Car à ses yeux, celui-ci n’était pas en mesure de diriger le pays…
L’Empereur
Dessalines a été trahi par ses propres
collaborateurs militaires. Il fut
assassiné avec la participation de ses anciens frères d’armes. Tous ses
secrétaires , à l’exception du mulâtre Charlotin , après avoir observé le
déroulement de l’assassinat, avaient pris la fuite. Et l’un d’entre eux ,
Étienne V. Mentor déclara que « Le tyran est abattu vive la liberté ,
vive l’égalité ». Si ces hommes qui avaient tant joui du règne de
l’Empereur pouvaient agir ainsi, qu’allait-on donc pouvoir attendre de la masse
manipulée par les contre-révolutionnaire?
Une manipulation qui continue à s’exercer aujourd’hui, en 2014-2016, par
les élèves et les enfants de Étienne Victor Mentor propulsant sans cesse
l’idéal de la contre-révolution au sein du psyché de
l’haïtien(ienne) en ce premier quart du 21ième siècle.
Gaétan Mentor,Histoire d'un Crime Politique: Le Natal, 1999 - 174 pages
Inspiré en grande partie de :
Berthony Dupont, Jean Jacques Dessalines : Itinéraire d’un
Révolutionnaire, éd. L’Harmattan, 2006, pp. 306-307 et pp.337,
Définition de l’Éducation
JEGNA : http://www.abpsi.org/jegnaship.html
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