Django déchaîné : Un Western Spaghetti enchaîné
Suite au visionnement du film «  Django Unchained » du réalisateur Quentin Tarantino; je me suis demandé si l’holocauste des noirs africains en Amérique entre le 16ièmesiècle et la fin du 19ième siècle était actuellement perçu comme une parodie anachronique,  par les firmes corporatives de Hollywood en cette deuxième décennie du 21ième siècle. Certains films parus au courant de l’année 2012 tels  The Help  et Case-Départ démontrent de manière humoristique et sarcastique, certains épisodes et particularités de la société esclavagiste, ségrégée et post-esclavagiste aux États-Unis et les D.F.A ( Département français d’Amérique). Dans le cas de Case-Départ nous avons droit à un scénario très éducatif, métahistorique et comique sur un regard critique des relations interpersonnelles des esclaves, lors de la période esclavagiste en Martinique. Quand à Django déchaîné, nous avons le droit à plusieurs anachronismes, à beaucoup d’impulsivité et peu d’érudition intellectuelle concernant la contribution  des esclaves noirs aux États-Unis au courant de la moitié du 19ième siècle.  Vous apprendrez seulement au courant du films qu’Alexandre Dumas avaient des origines négroides? Effectivement, la mère de ce dernier fut une esclave de Saint-Domingue du nom de Marie-Zézette, morte en 1772.  Nous remarquons que la femme noire à travers le film Django Unchained est bien représentée. Cette femme noire esclave, Bromuldha,  parlant l’allemand  rajoute un charme très modeste au scénario de ce western-spaghetti.  Cette représentation féminine n’est pas axée sur la dégradation sexuelle ou intellectuelle de la femme comme se fut le cas dans d’autres réalisations hollywoodiennes; tels  The Help (2012) ou Monsters Ball’s (2001). 

                                   


 La réalité des chasseurs de primes anti-esclavagistes et esclavagistes quelques années avant la guerre de sécession aux États-Unis se trouve à être l’idée centripète du scénario de Django déchaîné? Est-ce une réalisation constructive nous permettant de mieux appréhender le passé esclavagiste des États-Unis au courant du 19ième siècle. D’une part,  Les dialogues entre l’esclave affranchi Django ( Jamie Foxx)  et des figures principales du films dont Monsieur Schultz ( Dr. Christoph Waltz), le chasseur de prime l’ayant affranchi,  Big Daddy ( Don Johnson)  et Monsieur Calvin J.Candie ( Léonardo Di Caprio)  des esclavagistes sont souvent teintés de sarcasme tentant d’éviter les questions de fonds concernant la conjoncture institutionnelle de l’esclavage des noirs aux États-Unis et ses causalités à la veille de la guerre de sécession qui marquera la fin des années 1850.


D’autre part, quelques dialogues  entre Django ( Jamie Foxx) et Stephen ( Samuel L.Jackson) nous permettent  de mieux comprendre les différences comportementales entre un esclave noir des champs/ affranchi  et un esclave noir de maison/amadoué. Dans le cas du  film Man of The Iron Fist  une réalisation de Quentin Tarantino, sorti en novembre 2012, nous avons le droit à certaines mise en contexte conjoncturelle et explicative sur les conséquences de la traite transatlantique et l’esclave des noirs non seulement aux États-Unis mais aussi sur l’Orient.



Cette mise en contexte est expliquée de manière brève mais détaillée par RZA ( Robert Diggs) jouant un rôle principal dans ce Shaolin hollywoodien. Une très bonne mise en contexte socio-historique et évènementielle sur la réalité des chasseurs de primes anti-esclavagiste et esclavagistes et les retombées sur les esclaves noirs africains aux États-Unis à la fin du 19ième siècle aurait pu rajouter une valeur éducative à ce films. Cette valeur étant absente, un tel film risque d’être perçu à un degré formel par plusieurs cinéphiles en bas de 18 ans ou de 21 ans et même par certains adultes mûrs et vaccinés. 

                                     Opinion d'un citoyen afro-américain sur le film
                                                " Django Unchained"

Par exemple, une scène dans laquelle nous apercevons le pénis dégourdi  de Jamie Foxx suite à une tentative de castration de ce dernier peut être interprétée de plusieurs manière ou être vu de façon très sensationnelle et péjorative par plusieurs spectateurs(trices)??? Le sensationnalisme, le sexe et surtout le péjoratif est ce qui vend à Hollywood. La mise en contexte conjoncturelle de ce facteurs est rarement expliqué de manière élaborée ou argumentée dans plusieurs films que nous voyons sur nos écrans de cinéma. Les ouvrages du grand bibliophile, J.A Rogers, dont la trilogie Sex & Races furent perçus par certaines maisons d’édition comme très sensationnalistes concernant l’antériorité historique des noirs et de leur évolution au courant de la période esclavagiste aux États-Unis; cependant ces derniers furent écrits avec une mise en contexte conjoncturelle expliquant et justifiant l’esthétique explicite des ouvrages de cette trilogie.  Le Dr. John Henrik Clarke avait raison de dire que «  la traite transatlantique/ Middle Passage est l’Holocauste des descendants des africains en Amériques ayant coûté la vie à plus de 60 millions d’individus sur une période de 500 ans doit faire l’objet d’un exercice de commémoration » Django Déchaîné a-t-il contribué à cette exercice de commémoration ? Serait-il tolérable de faire une projection hollywoodienne sur un épisode de l’holocauste des juifs d’Europe en effectuant une parodie anachronique sur un ex-nazi parcourant différents camps de l’Allemagne hitlérienne avec un juif européen d’un camps de concentration quelconque à des fins diverses. Une telle idée n’aurait même franchi le comité de sélection des scénaristes  d’Hollywood.

                                    
                                  Différentes versions de "100 black coffins" de Rick Ross  tirées de la bande sonore de Django Unchained                                       
            
Quand c’est le temps d’aborder l’historique de l’holocauste des descendants des africains en Amérique du Nord ( Tarana) tout est permis. Les descendants de Ta, Na et de Tarah ne se doutent même pas de leur conditionnement psychique à l’acculturation et l’abnégation de leur nature originelle au plan moral et culturel
 Comme l’explique le Dr. Alvin Narrow, le néo-esclavagisme découlant de la traite transatlantique et de la période esclavagiste s’étant terminé au courant du 19ième siècle, engendra  chez plusieurs africains américains  une «  abnégation de soi » et une «  acculturation culturelle ». Ces maladies découlant du néo-esclavagisme ( l’esclave psychique) empêchent le noir dans l’Occident du 21ième siècle de se rapproprier son patrimoine socioculturel, intellectuel et socio-institutionnel qui précéda la transatlantique et qui remonte à plus de 68 trillions d’années passés. Derrière certaines pensées nostalgiques le noir dans l’Occident du 21ième siècle s’enfuit dans la victimisation et une nostalgie passéiste comme l’explique le Dr. Zachée Betchée ( L’Invention de l’Homme Noir, 2012). Cette évasion le rend très socio-impulsif, confus   et ambivalent  l’empêche de développer sa vraie dimension transcendantale, socio-mystique, spirituelle et révolutionnaire. Si cette dimension aurait été développée nous aurions le droit à des projections hollywoodiennes axées sur de grandes figures historiques tels : Drew Ali, Black Hermann,  Marcus Mosiah Garvey, Elijah Muhammad, Clarence 13 X. Des projections extrêmement plus éducatives et déchaînées que le western spaghetti de Django.

Comments