Hippi Dega à Hip-Hop Dégât

          La culture hip-hop nord-américaine âgée de 45 ans n'a pas réellement conceptualisé un développement stable  d'instances socio-institutionnelles et socio-éducatives. Aux alentours de 2009-2010, le célèbre jazziste Wadada Léo Smith mentionna sa déception majeure face au manque de conceptualisation d'instances socio-institutionnelles et socio-éducatives indépendantes, de la part de la génération afro-américaine né à partir des années 1950-1960. Spécifiquement, Monsieur Léo Smith mentionna sa déception face à la classe artistique des musiciens afro-américains nés et issus de cette période. Une période au courant de laquelle les musiques ( soul, disco et jazz) furent à leur apogée. C'est aussi au courant de cette période que le B.A.M ( Black Art Movement) fut instauré aux États-Unis. Ce fut le fruit du travail incommensurable d'activistes afro-américains tels: Larry Neal, Amiri Baraka et Harold Cruse. Wadada Léo Smith est  le créateur de « L'Ankhrasmatation» un système artistique free-jazz  axé sur le développement socio-éducatif, économique  et socio-institutionnel dans un paradigme kamitique (kmt) soit de l'Ancienne Égypte Préadamite. C'est cette forme de paradigme remontant au préadamisme que nous retrouvons dans la vraie étymologie du terme Hip-Hop - Le Hippi Dega. En fait, l'analyse qui suit fera ressortir deux tangentes empêchant la culture hip-hop actuelle de retourner dans l'essence propre du Hippi Dega . Un retour à cette essence permettrait à la culture Hip-Hop de redevenir une force socio-révolutionnaire immuable. Notre présente analyse dépasse le cadre folklorique de la musique rap. Les (2) tangentes en question sont : 1- La manufacturation  d'un  paradigme hyper-capitaliste axé sur l'ignorance spirituelle  2- Le conditionnement des pionniers du rap revendicateur & socio-politique nord-américain au discours rhétorique et entropique
 
 
 
              Livre du professeur universitaire M.K Asante Jr. expliquant le terme Hippi Dega




Ces deux tangentes résument le blocus du développement socio-professionnel et socio-institutionnel d'instances dans la présente culture hip-hop au courant des quatre dernières décennies. Ainsi, nous sommes confrontés à une forme de stagnation. Cette structure stagnante a  été entr'aperçue grâce à certains évènements et projets marquants au sein du hip-hop nord-américain: le H.E.A.L ( Human Education Againts Lies) réalisé en 1991 ainsi que la Conférence pour  la Préservation de la Vraie culture Hip-Hop remontant de 1994 ( source: K.ONE, The Gospel of Hip-Hop, pp.500-pp.529, éd. Powerhouse books, 2009). Exactement, la conférence pour la préservation de la vraie culture hip-hop se nommait «the meeting of the mind ». Plusieurs recommandations y furent mentionnées: le réinvestissement socio-économique, le développement sociétal/ étatique et l'instauration d'instances socio-éducatives pour l'avancement intellectuel de la culture hip-hop (ex: musée, collèges, centres de formation professionnelle et universités entre autres). Actuellement, très peu d'individus se rappellent même qu'il eut une conférence de cette envergure, en 1994.  La communauté Hip-Hop nord-américaine à la mémoire très courte. Cette communauté à cause qu'elle est trop débalancée au plan psycho-émotionnelle et spirituelle oublie très rapidement et s'abandonne à des futilités de nature sensorielle et excessivement matérialiste. Les individus qui pourraient s'en rappeler sont actuellement les tenants du mouvement True School Hip-Hop pour la plupart âgé entre la fin quarantaine- début soixantaine.



                                           H.E.A.L. ( Human Education Against Lies)
                                    compilation Hip-Hop de KRS-One & BDP réalisée en 1991

         
Ces derniers sont présentement confrontés à la maladie de « la procrastination entropique ». Le criticisme effectué par  les tenants du True School face aux hip-hopeurs actuels est une forme d'entropie. Ces derniers devraient s'investir dans le développement d'instances socio-économique dépassant le cadre du néo-capitalisme. Cependant, plusieurs obstacles empêchent cette initiative. À la veille de 2015, je n'ai pas besoin de vous faire un cours  d'Histoire politico-économique 101 sur le développement institutionnel du capitalisme aux États-Unis et en Occident. Si vous voulez vous renchérir sur ce sujet, je vous réfère l'ouvrage suivant : Le Capitalisme- Les Origines  de Jean BAECHLER.  Plusieurs hip-hopeurs de qualité ont quand même profité de la tenure capitaliste du hip-hop nord-américain en y affichant un très bon code de conduite et éthique administrative au courant des années 1980-2010:  Russell Simmons, Percy Miller, William Robert III, Shawn Carter, Sean Combs, Robert Diggs, Kanye West  et tant d'autres.   Lors d'une entrevue les frères Williams de Cash Money Records aux États-Unis émirent les propos suivants  :«... En tant qu'homme d'affaire, il est important de développer des projets et initiatives qui sont nettement profitables.» Fondamentalement, plusieurs magnats issus du hip-hop nord-américain ont vraiment tenté tout ce qui fut profitable au courant des derniers 25 ans, y compris le baissement de culotte, la prostitution et le travestisme. Présentement, ces trois aspects sont fortement présents dans la culture hip-hop contemporaine. Les compromis se trouvent à tous les coins de rue. Ce n'est pas une question de culture hip-hop uniquement. Il est rare de nos jours de trouver des hip-hopeur sans psychologie compromettante. En vue de fortification psychologique mes chers hip-hopeurs(euses) contemporains, je vous recommande deux ouvrages: 1- Professor Griff, The Psychological covert war on Hip-Hop 2- Dr. Jawanza Kunjufu, Hip-Hop versus Mâat .









Nonobstant, je tiens compte qu'une forte majorité de jeunes hip-hopeurs(euses) empreinte de la contemporéanité artistique  est prête à faire des compromis, à n'importe quel instant. Le blâme doit être en partie porté par plusieurs hip-hopeurs âgés entre leur cinquantaine et soixantaine qui n'ont su assumer leur part de responsabilité dans le développement adéquat d'instance économique, corporative  et administrative, pour la jeunesse concernée . Plusieurs de ces hip-hopeurs semi-retraités ou retraités souffrent d'un syndrome entropique au plan psychique qui se manifeste en deux points: 1- Un sens du fatalisme  2- Un fort scepticisme.  Ce fatalisme est le conditionnement à une spiritualité  exotérique matérialiste et rejetant toute forme d'immatérialisme transcendantal. Ce fatalisme est relaté en partie dans les études du Dr. Jawanza Kujunfu, l'auteur de l'ouvrage Hip-Hop versus Mâat



Contrairement, à plusieurs magnats de la musique soul nord-américaine ( ex: Berry Gordy, Quicy Jones) âgés de 80 ans et plus, les pionniers de culture Hip-Hop nord-américaine sont exténués. Plusieurs d'entre-eux âgés seulement de 50 ans ou 60 ans se disent « fatigués» ou incapables de «s'adapter à la courante conjoncture du hip-hop». Ils sont loin d'être des Yusef Bin Tashfin alias EL Cid  au plan psychologique. Ce guerrier noir africain a conquis l'Espagne et l'Europe occidentale aux alentours de l'an 1083, lorsqu'il fut âgé de 80 ans. El Cid décéda à l'âge de 101 ans ( source: Mark Hyman, Blacks Before America, 1994). Plusieurs des pionniers Hip-Hop nord-américain dans leur cinquantaine et soixantaine doivent voir à l'extérieur de la boîte corporative hyper-capitaliste pour évoluer dans une trajectoire nettement indépendante. En vue de concevoir cette trajectoire, ces derniers devraient rester jeunes, non-linéaire  et immuable au plan psychologique, pour ces derniers je suggère promptement un très bon manuel : Deepak Chopra, Un corps sans âge, un esprit Immortel, éd. Aventure secrète, 448 pages.  Somme toute,  le développement de la culture hip-hop actuelle dans la voix du Hippi Dega est un projet de société incommensurable.  Ce développement ne peut se faire que dans un travail collectif  basé sur un rapprochement inter-communicationnel et intergénérationnel. Cela dit les hip-hopeurs de toutes générations devront y collaborer avec un esprit constructif et surtout immortel.

 

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