L’Histoire
de l’entrepreneuriat et du développement socio-économique des noirs du Canada
est encore peu connue, en cette deuxième décennie du 21ième siècle.
Elle n’est pas enseignée formellement
dans les institutions scolaires (primaire, secondaire, collégiale et universitaire) du Canada. Malgré certaines
recommandations émises par le gouvernement québécois, il y a plus d’une décennie, sur l’absence flagrante de l’historique
des communautés noires dans les livres d’histoire académiques, peu
d’avancements ont été réalisés. Spécifiquement, lorsque l’on évoque le
développement socio-institutionnel et économique des populations noires du Québec et du Canada
deux monuments me viennent en tête en tant qu’historien B.A certifié :
Alex Grant et George Bonga. Qui furent
ces deux hommes d’affaires ?
Stephan Bonga ( 1799- 1884)
George Bonga
(1802-1880)
Originaire de
New-York, Alex Grant est reconnu pour
être le premier homme d'affaires noir prospère de la province du Québec, au
cours des années 1820 et 1830. Ce que Grant démontra dans sa gestion
entrepreneuriale au sein de sa filiale commerciale Économie et Élégance
et du regroupement socioéconomique et sociocommunautaire qu'il dirigeât à
Montréal, The Coloured
Brethen. Ce regroupement de citoyens noirs du Bas-Canada milita
pour l’abolition de l’esclavage en Amérique du Nord et notamment à Montréal Qc.
Douze individus constituaient ce regroupement : Jacob Abdella, Jarrad
Banks, Louis Greene, Abraham Low, Joseph Shaw, Thomas H. Smith, John Broome, Peter Dago, Jacob
Grant , John Russell, Anthony Hinksman ainsi que Alex Grant lui-même. Plusieurs
recommandations juridiques et politiques, en fonctions de l’abolition de
l’esclavage dans le Bas-Canada, ont été effectuées par le Coloured Brethen.
La loi sur l’abolition de l’esclavage au Canada devait être effective en date
du 1ier août 1834. En cette même période, Alex Grant apporte son
soutien à Paolo Brown un activiste qui
veut concevoir des écoles et une église pour la communauté noire de l’Ontario.
Les deux hommes accompagnés d’autres supporteurs s’unissent sous la bannière du
comité African Bethelite Society et adressent
une pétition au gouverneur Aylmer. Selon l’historien Frank Mackey PhD,
Alexander Grant avait remarqué que le racisme à Montréal n’était pas
institutionnel et brutal comme aux États-Unis ou ailleurs dans le monde. Le
racisme montréalais de l’époque était plutôt une question d’attitude et d’idées
préconçues. Pour Alex Grant, il fallait donc changer la psychologie des gens
imprégnés par cette attitude et ces idées. Malgré un décès accidentel à l’âge
de 37 ans, Alex Grant laissa sa marque dans l’histoire des communautés noires
du Québec et du Canada comme un exemple de leadership.
De son côté George Bonga, un afro-autochtone né à Duluth au Minnesota
(U.S.A) en 1802, immigre au Canada au début de sa tendre enfance. Il était le fils des esclaves Pierre Bonga et
Marie-Jeannette Bonga. Ses parents après leur affranchissement de l’esclavage
ouvrirent un hotel à Mackinac Island (USA). George Bonga parlait trois langues : l’anglais, le
français et le dialecte amérindien Objibwe. Bonga effectua
ses études primaires à Montréal. Précisiément,
il est reconnu pour être le premier homme d’affaire noir prospère qui travailla dans le secteur
de la traite des fourrures au Canada et
en Amérique du Nord. Tout comme son père, il fut membre de la American
Fur Company. George Bonga était un des associés du très reconnu Lewis
Cass,
le
gouverneur de l’état du Michigan de 1813 à 1831 . Vers le début
des années 1940, George Bonga se lança
dans le domaine corporatif et de la tenue de loges. En 1842, George Bonga épouse
Ashwinn une amérindienne de la tribu de Anishinaabe. Ils eurent quatre enfants
ensemble. Bonga était un peu impopulaire
auprès de la tribu Anishinaabe, à cause de son rôle dans le procès de l’indien
Che-Ga-Wa Skung à la fin des années 1830.
Somme toute,
nous constatons que les réalisations d’Alex Grant et George Bonga marquèrent
grandement l’historique du développement socio-institutionnel et
entrepreneurial des communautés noires du Canada au 19ième siècle.
Jusqu’à aujourd’hui, nous pouvons encore en tirer certaines inspirations et
conclusions. Les études d'éminents historiens du Québec tels; Daniel Guay, Marcel Trudel, Léo W. Bertley,
Frank Mackey, Paul F. Brown Dorothy Williams et tant d'autres démontrent
comment les exploits de ces deux hommes
d'affaire ont contribué à l'avancement
socioéconomique des noirs dans l’histoire québécoise et canadienne. Ces exploits ont été très aspirants dans le
développement corporatif des communautés noires du Canada et notamment au
Québec au cours du 20ième siècle. Plusieurs institutions avec des
figures de proue se concrétisent, à travers la société québécoise : Le
Negro Community Center (N.C.C.) de Carl Whittaker, l'Institut Garvey de Dr.Léo
W. Bertley, la Ligue des Noirs de Dan Philips, le Centre A.K.A X de Joseph
Léonard Xcada, la Nation de l’Islam du Canada sous la supervision de l’honorable
Linwood X et tant d'autres.
En 2016, la présentation du vidéoclip hip-hop Alex Grant et George Bonga est un hommage à la
conscience entrepreneuriale et intra-preneuriale de deux hommes d'affaires noirs qui ont marqué l'avancement socioéconomique des communautés
ethnoculturelles du Canada avant l’Acte de l’Union, l’Abolition de l’esclavage et la Confédération de 1867. Cette conscience axée sur l’entrepreneuriat/
intra-preneuriat est très présente dans la jeunesse d’aujourd’hui issue de la
pluriethnicité et confrontée à la marginalisation sociale, l’ostracisme et la ghettoïsation. Le dynamisme qui émane du vidéoclip «
Alex Grant et George Bonga » et qui met en vedette les hip-hopeurs
pionniers, Kapois Lamort et Warren Market, laisse entr’apercevoir
plusieurs concrétisations pouvant freiner ces problèmes auxquels sont
confrontés les jeunes des communautés noires et pluriculturelles du Canada d’aujourd’hui . Des plateformes comme : www.360FMTV.com, www.lesbossduquebec.com , www.prodnoireallstar.blogspot.com et www.OGTV247.com proposent ainsi des solutions
d’ordre informationnel, motivées par la psyché de Grant & Bonga.
Info
complémentaires :
Version audio
du morceau Alex Grant et George Bonga
https://kapoislamort.bandcamp.com/track/alex-grant-george-bonga-2
Comments
Post a Comment